Tribune

L’école traditionnelle

Les hebdomadaires  d’Ahimon Elise: Semaine 17
Il paraît que quand on n'a pas vraiment vécu certaines situations, il arrive que l'on y pose un regard angélique. De cette « école traditionnelle » que je n'ai pas connue, en effet, je garde un souvenir empreint de tendre mélancolie. Parce que ce souvenir reste fortement attaché à celui de ma grand-mère qui me l’a transmis. Cette « école » sans murs de séparation érigés pour séparer le monde réel du lieu sacré des savoirs livresques. Cette école est ancrée dans le quotidien où la sagesse devenue ailleurs, philosophie, se construisait au fil des expériences de la vie. « De mon temps, du temps où j'étais petite, du temps où les Blancs n'étaient pas encore arrivés en grand nombre sur notre terre, ... » contait mon aïeule. Et son regard se perdait dans moults souvenirs.
Toujours concernant l’école, ces murs physiques étaient à rapprocher des murs de la case sacrée, des bords de la forêt sacrée, de tous ces endroits fermés aux non initiés qui existaient ici et là.  Chaque aire et ère possède son Saint des Saints, dans lesquelles ne sont admis que ceux et celles qui en remplissent les conditions d’accès.
Ainsi, qu'elle soit moderne ou traditionnelle, il existe des invariants de la grande institution qui a la charge d'éduquer. Vont y cohabiter des valeurs souvent antagonistes : compétition et entraide, loyauté et infidélité, autonomie et dépendance, etc.

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