Tribune

Enfants vulnérables : aspect culturel (2e partie)

Si les progrès sont considérables en termes de recherche sur la protection de l’enfance dans les pays du Nord (Leventhal, 2003), force est de constater les lacunes en termes de descriptions, de définitions et de compréhension des différents aspects touchant à la protection de l’enfant en Afrique (Lachman, 2004). En effet, de nombreux aspects demeurent ignorés. Les situations de violence, négligence, maltraitance, abandon, les conditions de prise en charge, y compris des orphelins, et les réponses institutionnelles mises en place, sont très peu documentées. Les difficultés de l’étude de ces phénomènes sont en partie liées au fait qu’en Afrique la perception de la maltraitance envers les enfants demeure du domaine de la sphère privée et familiale (Lachman, 1996). La violence sexuelle envers les enfants n’est abordée que dans certains pays (surtout en Afrique du Sud) et auprès de groupes spécifiques (universitaires ou cas cliniques) (Lalor, 2004). Les données produites restent parcellaires et anecdotiques, utilisées de manière illustrative pour justifier les recommandations en matière de mise en place de politique de protection.
Face au manque de données, la vision des organisations internationales prend donc appui sur une approche a priori qui permet seulement de constater la complexité des situations et des comportements à travers les sociétés et les cultures comme au sein d’un même groupe. Le savoir, anecdotique ou hypothétique, est utilisé comme bon ou mauvais exemple relativement à une certaine éthique ou morale, accusant ou valorisant des acteurs et des pratiques et visant à protéger l’enfant (contre qui ? contre quoi ?), jugé vulnérable.

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