Tribune

Aspect économique de la problématique des orphelins : l’effet du VIH/sida 2e partie

Le VIH/SIDA modifie la structure même des populations. Dans beaucoup de pays d’Afrique, la proportion des personnes à charge augmente, avec par exemple un nombre réduit d’adultes en âge de travailler qui doivent assurer la subsistance d’enfants et de parents âgés, situation qui a tendance à s’aggraver.

Pour des jeunes qui voient leurs aînés mourir en masse et de si bonne heure, les effets psychologiques et les craintes pour leur propre avenir sont considérables et ne manqueront pas d’avoir de profonds effets sur le développement économique. De plus, comme les parents (pour la plupart, de jeunes adultes) meurent prématurément, ils n’ont pas le temps de transmettre des biens ou un bagage à leurs enfants. Ainsi, le VIH/SIDA mine le processus d’accumulation et de transmission du capital humain – expérience, savoir-faire et connaissances – d’une génération à l’autre.

Le drame que vivent depuis une décennie les enfants africains à cause du VIH/SIDA, à savoir la perte d’un ou de deux parents, va encore s’aggraver. Il y a aujourd’hui environ 14 millions d’enfants dans le monde qui connaissent cette situation et la grande majorité se trouve en Afrique, mais selon les projections, leur nombre total va pratiquement doubler en passant à 25 millions d’ici 2010 (31, 32), c’est-à-dire la population totale d’une nation comme l’Iraq. A ce moment-là, environ 15 à 25 % des enfants d’une douzaine de pays d’Afrique subsaharienne seront des orphelins. Même dans les pays où la prévalence du VIH s’est stabilisée ou a reculé, comme l’Ouganda, le nombre d’orphelins va continuer à augmenter à mesure que des parents déjà contaminés décéderont de la maladie. Là où les orphelins étaient relativement peu nombreux, ils ont pu être pris en charge par les familles élargies, mais leur nombre est désormais trop grand et beaucoup d’entre eux finissent dans la rue.

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