Tribune

la menace d’un effondrement des institutions, liée au VIH/sida (1ere partie)

On voit bien les conséquences d’une réduction de l’espérance de vie des adultes pour les sociétés gravement touchées par le VIH/SIDA, même si les effets spécifiques du VIH/SIDA ont été parfois masqués par le mauvais fonctionnement des institutions (35). En Afrique, par exemple, une inefficacité chronique et le fait que, de toute façon, l’on ne s’attendait guère à de bons résultats ont contribué à dissimuler les dysfonctionnements institutionnels. La survie et le fonctionnement des institutions d’un certain nombre de pays d’Afrique australe sont désormais menacés. Les lacunes sont criantes. On constate déjà une importante pénurie de personnel qualifié dans les principales organisations. Des postes sont vacants ou occupés par intérim. La continuité n’est plus guère assurée au niveau du personnel en raison des décès et des remaniements que ceux-ci entraînent. En outre, le moral du personnel est bas. De nombreuses études ou anecdotes montrent que diverses administrations – agriculture, justice, police, enseignement et santé – connaissent un ralentissement qui frise la paralysie. De nombreuses entreprises africaines sont également gravement touchées par la réduction de l’offre de main-d’œuvre, et notamment par la disparition de travailleurs expérimentés au cours des années les plus productives de leur vie, l’augmentation de l’absentéisme, la baisse de leur rentabilité et le recul de leur compétitivité internationale (36). Les menaces qui pèsent sur la sécurité de la Région du fait de l’épidémie constituent un autre exemple des conséquences indirectes néfastes qu’elle peut avoir sur des activités économiques telles que le tourisme (37) ou les investissements étrangers (38).

 

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