Tribune

La menace d’un effondrement du système de santé

L’un des nombreux aspects tragiques du VIH/SIDA c’est que, bien souvent, ses effets les plus graves s’exercent là où les systèmes de santé sont les plus démunis et se trouvent donc doublement frappés. Ces systèmes, déjà incapables de faire face à leurs obligations, sont encore affaiblis par les décès et les invalidités que le VIH/SIDA provoque chez de nombreux membres de leur personnel soignant (voir chapitre 4). Dans les pays à faible revenu qui souffrent déjà d’une pénurie de soignants, les systèmes de soins sont débordés. En Côte d’Ivoire et en Ouganda, 50 à 80 % des lits d’hôpitaux pour adultes sont occupés par des malades présentant des pathologies liées au VIH. Au Swaziland, la durée moyenne de séjour à l’hôpital est de six jours, mais dans 80 % des cas, elle passe à 30 jours pour les malades qui présentent une tuberculose liée à l’infection à VIH (40).

Le VIH/SIDA a un retentissement considérable sur le secteur sanitaire. Du fait de la gravité et de la complexité des pathologies opportunistes liées au VIH, les taux d’hospitalisation sont élevés, la mortalité des malades hospitalisés est forte et le coût du traitement augmente. Dans certains pays d’Afrique subsaharienne, le taux d’occupation des lits d’hôpital par les malades du SIDA dépasse souvent 50 %. Toutefois, on a montré que l’introduction du traitement antirétroviral entraînait un recul marqué de la mortalité, de la morbidité et des dépenses de santé provoquées par le VIH/SIDA avec une amélioration importante de la qualité de vie des patients. Le chapitre 4 traite longuement des questions essentielles soulevées par les relations entre le VIH/SIDA, les systèmes de santé et l’extension de l’accès au traitement.    

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